En 2015, à l’occasion de la journée du 8 mars, AUPADRE témoignait de l’aggravation de la situation des femmes face aux difficultés d’accès à une offre de transport en commun décente sur nos territoires enclavés. Force est de constater que cette contribution n’a pas pris une seule ride. Elle constitue donc la première contribution écrite au grand débat.
La médiocrité de l’offre de transport en commun locale impacte très fortement la situation des femmes, déjà fragilisée par des emplois moins payés, plus souvent fractionnés…, ce fameux « deuxième salaire » dont on minore l’importance dans un couple, qui compte tant pour l’autonomie des intéressées et qu’elles payent parfois très cher en temps de déplacement et de contraintes multiples.
Aupadre constate depuis longtemps l’impact lourd du malthusianisme local de l’offre de transport sur les femmes et a engrangé de nombreux témoignages de ces difficultés :
Ø Ce sont en général elles qui emmènent les enfants à l’école, arrivant donc plus tard aux abords des gares, lorsqu’il n’y a plus de place de stationnement ;
Ø Ce sont en général elles, notamment de petites catégories professionnelles, dont on fractionne les horaires de travail (quand il n’est pas partiel et éclaté entre 3 heures le matin et 3 le soir avec une amplitude qui ne permet pas de rentrer chez soi dans l’intervalle…) et qui n’ont pas d’offre de bus pour effectuer le trajet jusqu’à l’offre de train, encore très faible en milieu de journée ;
Ø Ce sont elles qu’on appelle quand l’enfant est souffrant dans l’établissement scolaire et qui n’ont pas de bus pour remonter en milieu de journée jusqu’à l’EPLE, accroissant un peu plus le sentiment de culpabilité d’avoir cherché à conserver un travail au détriment des siens…
Ø Ce sont les étudiantes, qui finissent aussi par renoncer à un cursus parce qu’on a confié le dernier véhicule familial au grand frère, accroissant un peu plus l’inégalité dès l’entrée dans la vie autonome…
Par ailleurs, il est certain que la diversification des choix féminins en matière d’orientation est aussi tributaire de l’accessibilité à l’offre locale.
Ce sont ainsi les femmes qui renoncent les premières à leurs emplois ou leurs études qui sont pourtant vecteurs de liberté, face à ces conditions qui font bien peu de cas de leurs contraintes.
Elles payent ainsi très cher, et souvent trop cher, dans leurs histoires de vie et de couple, cette faiblesse drastique de l’offre de transport en commun dans nos territoires !
Aussi osons-nous croire que chacune, chacun, aura à cœur de se faire l’écho de leurs préoccupations, tant elles constituent un enjeu d’accès de toutes et tous aux emplois, aux études, voire à la culture, que les femmes sacrifient couramment compte tenu de la dureté des conditions de transports collectifs dans ces territoires périurbains, parfois laissés pour compte.
Aussi osons-nous avoir confiance en nos élus qui dépasseront sans nul doute leurs clivages pour se préoccuper des solutions à apporter.
C’est un enjeu collectif, il est temps d’y contribuer,
Interrogez vos élu(e)s sur leur volonté d’agir sur la question et rejoignez-nous !
L’association « du coté des femmes » à Cergy estime aussi, pu sa part, que les femmes ont des choses à dire à ce Grand Débat national.
http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/cergy-les-femmes-veulent-etre-entendues-dans-le-grand-debat-national-06-02-2019-8006025.php?fbclid=IwAR05TJRKSP4S9ehrL-HW_3GLm_NNeySKB5fkCcPsR1jCSDXpE_jzbcZXqcY
Qu’elles s’expriment !
Je suis dubitatif sur ces généralités qui ne correspondent que très peu à ce que j’ai pu vivre. La précarité touche aussi bien les hommes que les femmes et l’accès aux transport est aussi fonction d’une organisation au sein de la famille et du couple. Est-ce l’accès aux transports en commun ou bien plutôt la capacité de se faire entendre et de partager dans le cadre de la vie familiale ? Que ce type de problème existe, c’est incontestable, mais cela me semble réducteur quant aux éventuelles solutions et questions à se poser.